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Les voies romaines, premier réseau routier

Aginnum au carrefour de plusieurs voies

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Carte des voies romaines. source : itineraires-romains-en-france
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Carte du Lot-et-Garonne gallo-romain
Source : D. Marchio, CDDP de Lot-et-Garonne, 1999

Pour favoriser l’administration et le commerce, les Romains construisent des routes, les viae souvent sur le tracé des anciennes voies. Ces routes relient les agglomérations déjà existantes mais surtout les villes qu’ils ont créées pour administrer les territoires. De grandes routes furent établies, l’une parallèle à la Garonne dans la direction d’Agen à Toulouse et de Toulouse à Bordeaux ; une autre vers le Nord (la Burdigala Argantomago) par Agen, Villeneuve (Excisum), Montaut, Cavarc ; une troisième, la Peyrigne, se dirigeait vers le Sud (Agen, Boé, Le Pergain, etc.). La Ténarèse, qui aboutissait à Thouars, s’étendait jusqu’aux Pyrénées, passant par Sos (mutatio Scittio). D’Agen à Cahors (Bibona), on avait deux grands chemins, l’un par Puymirol et Castelsagrat ; l’autre, dit le chemin de Bruniquel, par Darel, Roudoulous, les Tricheries, Saint-Amans. Le long des voies romaines, des bornes routières sont implantées pour indiquer les distances du chef-lieu, comme celle de Roudoulous au nord-est d’Agen.

Un réseau hiérarchisé

Les voies romaines constituent un réseau viaire hiérarchisé au sein du quel trois grands types de voies se dégagent :
- les viae publicae, les grandes voies de l’Empire qui sont alors les artères principales du réseau routier permettent de relier les grandes cités entre elles. Ces routes consulaires (qui portent d’ailleurs le nom de la personne qui a porté le projet de sa construction) permettent aux troupes de se déplacer rapidement d’un point à l’autre de l’Empire (entre les camps fortifiés),
- les viae vicinales qui permettent de relier les villes moyennes entre elles et qui se connectent souvent aux viae publicae. Ces routes de seconde classe (les chemins de grande communication) servent davantage au transport du bétail et des marchandises courantes.
- enfin les viae privatae qui relient les grands domaines agricoles et qui ne sont pratiquées que par le propriétaire des lieux.

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Table de Peutinger ou carte des étapes de Castorius. source crdp, académie de Bordeaux

Pour se déplacer, l’administrateur, le soldat et le voyageur disposent d’un guide. Le seul qui nous soit parvenu est la table de Peutinger. C’est un rouleau de 6,50 m de long sur 30 cm de large, déposé à la Bibliothèque nationale de Vienne. Ce document est la copie réalisée par l’humaniste allemand Konrad Peutinger d’une table dessinée sous l’empereur Auguste, par son gendre Agrippa. Elle représente l’ensemble de l’Empire romain. La partie qui est présentée ici concerne l’espace occidental de l’Empire depuis Narbo (Narbonne) à droite jusqu’à Burdigalo (Bordeaux) à gauche.
La table de Peutinger, appelée aussi « carte des étapes de Castorius » permet d’imaginer l’ampleur et la complexité du réseau routier de l’Empire romain. Les voies principales nous renseignent sur les flux de biens et de marchandises sur le territoire. Il est intéressant de constater que ces tracés ont souvent survécu aux assauts du temps. L’œil averti pourra d’ailleurs repérer sur une carte IGN la préexistence d’une voie romaine à l’emplacement actuel d’une route ou bien d’un chemin agricole.