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La grande route est devenue une vitrine commerciale

Les zones d’activités s’étirent

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Transformation de l’entrée de Tonneins le long de la RD 813 entre 1945 et 2012
L’entrée de ville était bien circonscrite en 1945, la rupture entre urbain et rural était nette. En 2012 les zones d’activités se succèdent sur près de trois kilomètres entre Fauillet et Tonneins.

Les années 1960-1970 ont vu s’implanter un nouveau concept de commerce de grande distribution. Fondé sur la distribution de masse, ces grandes surfaces sont liées à la démocratisation automobile. Le choix de la localisation de ces grandes surfaces est principalement gouverné par des considérations d’accessibilité et de réduction des coûts fonciers et de construction. Nécessitant des surfaces importantes et recherchant la proximité des grands axes, ces zones commerciales et artisanales s’implantent en périphérie et vont progressivement constituer le paysage des entrées de ville.
Le modèle architectural est l’ossature métallique, composée de grands volumes, couverts par des bardages métalliques, qui abritent des surfaces commerciales et artisanales. Ces constructions à l’architecture industrielle, sont accompagnées de vastes aires de stationnement et de surfaces de stockage.

La route comme vitrine

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La localisation des principales zones d’activités est liée aux grands axes de communication
source : Schéma de Développement Economique du Lot-et-Garonne 2010-2020
La visibilité est un critère d’implantation pour les entreprises, notamment pour la distribution, les activités hôtellerie-restauration et les parcs d’affaires. Les routes les plus fréquentées sont donc les plus attractives pour s’implanter. Les activités s’étalent le long de ses axes modelant ainsi un ruban de façades bien visibles depuis la voie, souvent sur une faible épaisseur. Cet urbanisme s’accompagne d’une signalisation commerciale à grand renfort de panneaux de plus ou moins grandes dimensions afin de guider la clientèle.

Les entrées de bourg se brouillent

Les zones d’activités vont se développer aux entrées de ville et se déplacer au gré des évolutions du réseau viaire et de sa modernisation. Les longues séquences des entrées de ville proposent alors des paysages souvent brouillés : mitage de l’espace, grandes infrastructures, implantations dispersées de commerces et d’usines sans qualité architecturale, lotissements d’habitations, pléthore de panneaux routiers et publicitaires... Ces entrées de ville composent un paysage périurbain sans âme interchangeable dans n’importe quelle partie du territoire national.
Parfois il existe une disproportion entre l’offre proposée et la demande réelle des entreprises. De nombreuses collectivités créant des zones d’activités en espérant ainsi susciter l’arrivée des entreprises. Ainsi, des zones d’activités demeurent vides, ou partiellement remplies. La tentation de proposer des prix de vente très attractifs du foncier viabilisé a souvent conduit à des aménagements minimalistes sur l’aspect paysager.
A partir des années 1990 la prise de conscience des impacts paysagers négatifs de ce modèle de développement entraîne un meilleur encadrement de la création de ces espaces économiques. L’exigence devient plus élevée en matière architecturale et paysagère mais il n’est que rarement possible de revenir sur l’existant.

L’élargissement des routes et la raréfaction des alignements d’arbres

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Evolution de l’alignement d’arbres le long de la RD 813 entre 1945 et 2012
Cet alignement structurait le paysage de l’entrée de Tonneins en 1945. En 2012 son effet paysager est très amoindri car il n’est plus présent que par intermittences, le plus souvent d’un seul côté de la voie.

Les grandes routes ont progressivement été élargies et améliorées pour les adapter à l’augmentation du trafic, faciliter les déplacements et réduire les risques. Dans bien des cas cet élargissement a eu pour corollaire la suppression des alignements d’arbres qui accompagnaient les routes principales et donnaient une unité aux entrées de villes.